Lundi 30 mai 2016 à 12:47

<< Toutes les absences un jour ou l'autre se défilent. 
Un peu de courage quand les gens se détournent.
Toutes les pages un jour ou l'autre se tournent. >>

<< Ses souvenirs des belles choses
Se souvenir des belles choses. >>


Il faut qu'on parle. Il faut que tu me laisses partir ou que tu me gardes. Tu dois faire un choix, arrêter de choisir les deux. 
Le poids des choix que l'humain fait. Le poids des sentiments que l'humain ressent. 
Tu dois arrêter de me faire partir entièrement et d'ensuite reprendre un peu de moi quand bon te semble parce que j'en ai les mains liées.
Tu dois me prendre ou me laisser partir, me prendre ou me redonner ma liberté.

(Tu ne peux pas refuser de me parler pendant des semaines et faire en sorte qu'on ne se voit pas, puis subitement tout faire pour que l'on se voit, me donner des petits surnoms, me faire venir chez toi et me faire l'amour comme ça.
Tu ne peux pas me regarder comme tu me regardes dans ces moments là, et me dire que tu es fou amoureux de ta compagne. 
Tu ne peux pas tout faire. Tu ne peux pas faire les deux.)


On a tous les deux cru que tu avais fais un choix quand on s'est séparés.
Mais tu reviens sur ce choix dès que l'occasion se présente.
 
Tu ne peux plus continuer à te demander pourquoi est-ce tu fais ça ou qu'est-ce qui ne va pas.
Parce qu'il n'y a en réalité que deux solutions à ton problème:
soit tu es une mauvaise personne, soit tu es encore amoureux. (Attention, les deux offres sont cumulables). 

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Lundi 23 mai 2016 à 1:01

Je dors deux heures par nuit.
J'ai mal. Vraiment mal. 
Je ne peux plus travailler.
Je ne peux plus dessiner.
Je suis épuisée jusqu'à l'os.

J'ai rien demandé.
J'étais bien avant la maladie.
J'étais heureuse, j'avais enfin fais la paix avec moi, lui, eux.
J'étais heureuse professionnellement. 
J'étais épanouie. 

Avant la maladie je buvais des bières sur les quais de Seine un samedi après-midi. 
Avant la maladie je dessinais des plans d'archi pendant des heures.
Avant la maladie je faisais l'amour toute la nuit avec lui.
Avant la maladie je bossais de huit heures du matin à minuit. 

Maintenant je suis réduite.
Je suis réduite à dormir deux heures par nuit. 
Je suis réduite aux douleurs qui me réveillent le matin et non plus mon réveil.
Je suis réduite à passer dans la douleur de mon lit à mon canapé et attendre que les douleurs s'atténuent un peu pour me faire couler un café.
Je suis réduite à me faire chier comme un rat mort.
Je suis réduite à l'hôpital qui ne sait pas quand la maladie partira. 
Je suis impuissante.

J'ai rien demandé.

Et putain je ne suis pas d'accord. Je ne veux pas. Je veux que ça parte. 


Lundi 16 mai 2016 à 19:09

<< It's all the opposite I think
The ladder runs side to side
Enough to make you want a drink
But there's no place to hide

You're not fooling anyone

Hard, you make it hard, hard >>

Vendredi 15 avril 2016 à 2:53

Petit con. Tu te rends compte à quel point tu es lâche ? A quel point je l'ai pris en pleine gueule au bout de dix ans ? C'est long dix ans.
Alors, si tu n'es pas foutu de bouger ton petit cul musclé d'ancien footballer pour quelqu'un juste parce que tu as la trouille de te tromper et de souffrir de t'être trompé, tant pis. J'peux pas te faire pousser des burnes par l'opération du Saint Esprit.
Mais, reste donc dans ton monde de bisounours. Reste donc dans un monde sans vrais problèmes qui font mal. Reste donc dans ta pièce sans fin entièrement recouverte de mousse bien molle pour amortir les chocs. Les chocs, tu sais, ces blessures qu'on fait en se cognant. Tu te cognes jamais toi. Tu te cognes jamais parce que tu fais méticuleusement attention à ne surtout pas avoir d'angle sur ton parcours. Tu n'admets personne sur ton parcours. Ben non, parce qu'elle pourrait amener des angles avec elle, la salope. 
Alors vas te faire foutre. J'ai juste plus de temps à perdre avec quelqu'un comme toi. J'ai juste plus de place pour les gens dépourvu de tout sens de l'aventure, dépourvu de toute ambition. J'ai juste plus d'espace pour les gens qui ont tout le temps la trouille. Ca me casse les couille d'avoir la trouille et de rester figée. Reste bien avec ta trouille légendaire, moi je saute et on verra si je m'écrase en arrivant. Et tu sais la meilleure dans l'histoire ? Même si je m'écrase, j'me relèverai parce que j'me laisserai jamais couler. C'est ça qu'il faut faire, trou d'balle. Mais, vas-y, reste bien dans ta tour molletonnée, moi, c'que j'en dis. J'ai pas la science infuse, tu sais. J'ai juste pigé, à un moment donné de ma vie, que justement j'en avais qu'une. 

Vendredi 15 avril 2016 à 2:24

  Tu ne viendras jamais. Je le sais, je l'ai compris, enfin. Tu ne viendras jamais. Je ne t'aurais jamais parce que tu as trop peur de souffrir. Tu as trop peur parce que venir voudrait dire qu'on peut se louper. Venir veut dire que ça pourrait ne pas fonctionner. Et tu as trop peur que ça ne fonctionne pas, de souffrir, de revenir chez toi avec un échec sur les bras. Tu es incapable de te lancer et de lâcher prise. Tu es incapable de lâcher prise. Tu es incapable de simplement te dire que la vie c'est ça : prendre des risques parfois. Tu ne sais pas te laisser aller dans l'inconnu même si ça fou la trouille. Tu as trop peur, et pour cela, tu ne viendras pas.  

Je ne peux pas t'attendre plus longtemps, tu sais. C'était une très belle semaine, tu sais. Une semaine parfaite pour une dernière danse ensemble. C'était une semaine riche. J'ai découvert ton nouveau chez-toi, tout ton entourage, ton travail, tes habitudes de vie que j'aurais aimé partager. C'était bien. C'était vraiment bien. C'était une très belle semaine pour se dire au revoir. Et j'ai bien senti que tu me disais au revoir ce lundi matin.

 Maintenant il faut que j'ose venir te parler, pour te dire que c'est terminé. Il faut que j'ose mettre un terme à ces dix dernières années. Il faut que tu acceptes que c'est fini, que tu as fais un choix. Il faut que tu acceptes ton choix, que tu assumes ton choix. Il faut que tu me laisses m'en aller, que tu me laisses partir. Il faut que tu me laisses te désaimer. Il faut que j'apprenne à te désaimer. Il faut qu'on garde en tête ces dix belles dernières années, cette dernière semaine ensemble parce que c'est ça qui est beau. Il faut qu'on garde tout ça dans un coin de notre tête. Mais il faut qu'on arrête d'entretenir l'inexistant. Il faut qu'on arrête de faire semblant.

Tu sais à quel point c'est difficile de faire ça, à quel point ça me brise le cœur. J'espère que tu le sais. C'est extrêmement difficile, parce qu'on en a vécu des choses en dix ans : de nos fous-rires aux larmes en passant par nos coups de gueule, nos ras-le-bol mutuels. Mais je n'oublie rien, sois-en sur. Je n'oublie pas ces moments importants parce que vrais. Je n'oublie pas notre aparté à côté d'Orléans sur ce trottoir et ces cigarettes. Je n'oublie pas notre superbe reprise de Renaud à la guitare, complètement alcoolisés. Je n'oublie pas nos nombreuses siestes sur le canapé du bureau, ces moments à rire avec Mike, ces têtes de déterrés avec Tristan et notre cachet de Citrate de Betaïne. Je n'oublie pas notre apéro de bobo avec Adèle et notre longue discussion tous les trois. Je n'oublie pas tout ce qu'on s'y est avoué sur Romaric. Je n'oublie pas les vannes sur le blond et les rires sur la jalousie inutile de Marine. Les longs trajets en bus à faire les gogoles et à refaire le monde. Les discussions sur l'oreiller qui finissaient tard, les cuites, la bouffe, étendre le linge en dansant sur Maitre Gims, le sexe, les mots doux, le fou-rire aux larmes du dimanche après-midi, la gêne de passer notre première nuit ensemble, foutre en l'air nos couples respectifs lorsqu'on avait dix-huit ans parce qu'on ne pouvait pas s'effacer, notre reprise au ukulele de la chanson « DJ » de Diam's, apprendre le langage des signes, les moments où tu ne tiens pas assis sur une chaise plus de trente secondes, le concert et les groupies, ta twingo légendaire... Je n'oublie pas ces dix dernières années, c'est promis.

Mais, voilà, aujourd'hui je ne t'attendrai plus parce que tu ne viendras pas.

Il faut que j'ai le droit de penser à lui sans remord, par exemple. Il faut que, si quelque chose est possible avec lui, j'ai le droit de partir. Il faut que je puisse te le présenter un jour, te dire à quel point il est drôle, gentil, attentionné. Il faut que je puisse te dire à quel point il me faire rire aux larmes, à quel point la vie est douce à ses côtés. Que son métier me passionne, que j'adore flâner des heures avec lui au milieu de la nuit dans les rues de Paris. Que j'aime quand en passant dans un quartier on fini par y rester des heures parce qu'il me raconte toute son histoire géopolitique et sociale. Que j'aime quand il m'apporte un thé au réveil, quand il commande une seule et unique pizza mi-tartiflette-mi-quatre-fromage, quand on se rappelle en riant toutes les conneries qu'on a pu faire ensemble quand on avait treize ans.

 

Sais-tu par exemple qu'à quatorze ans j'ai passé plus de deux heures à lui retirer de la pâte à crêpe au ketchup qu'il avait dans les cheveux, parce qu'on en avait fait une bataille géante pour fêter la fin du brevet des collèges ? Sais-tu que je suis une des seules personnes à savoir qu'après cela, il a mit le feu à son carnet de correspondance avec des amis sur une péniche et qu'elle a prit feu elle aussi ? Sais-tu que j'ai passé une soirée chez lui hors du temps : un début de soirée dans une grotte prêt de Lyon qu'on squattait à l'époque pour fumer et boire tranquillement. Une fin de soirée dans sa colocation à fumer, boire, manger n'importe quoi pendant qu'un mec tatouait un autre sur la table de la cuisine ? J'ai appris il y a peu que ce mec l'avait tatoué aussi, un autre jour, sur cette même table. Sais-tu qu'on ne se serait jamais parlé s'il ne m'avait pas demandé un chewing-gum et un efferalgan à la frontière italienne ? Sais-tu que sa technique de drague avec moi a toujours été la même et bien naze? A savoir s'asseoir à côté de moi, se rapprocher, et, avec la discrétion d'un cambrioleur dans une bijouterie, passer son bras autour de moi ? Et que ça l'a fait éclater de rire quand je lui ai avoué que je le savais, parce que c'est d'un ridicule sans fin et qu'il ne s'en était même pas rendu compte.

Tu sais, ça fait si longtemps qu'on se connait lui et moi. Et tu sais, lui, je sais que s'il vient, lui, j'aimerais te raconter tout ça. Il faut qu'un jour je puisse lui dire à quel point je l'aime sans que tu sois là, derrière mon épaule.

Sais-tu que même moi, je l'ai fais éclater de rire des dizaines de fois ? Moi ! Je ne savais même pas que je pouvais faire rire autant quelqu'un. Il était plié, t'aurais vu ça. Ou bien peut être qu'il est con quand il est avec moi. C'est tout de même très plaisant, quand quelqu'un est con avec soit. Tu sais bien comme c'est révélateur aussi, d'être con avec quelqu'un. Ca sous-entend que des barrières sont tombées, qu'on lâche prise, que cette personne nous rend tout débile, nous diverti, nous détend. Je pense que les gens qui nous font cet effet sont rares. Nos amis très proches nous font cet effet, souvent. Et pour le reste, lorsque ce n'est plus une question d'amitié, ça veut dire que ça fonctionne. La seule autre personne avec qui j'ai été qui m'a fait cet effet c'est Alexis. C'est dire s'ils sont peu, seulement deux. J'étais con avec Alexis : je riais aussi tellement. C'était bien révélateur de ce que je ressentais : j'aurais décroché la lune pour lui. Les choses se sont mal goupillées, je me suis très mal fait comprendre à l'époque, il a rencontré quelqu'un et je l'ai perdu. Je n'ai pas eu le temps de lui dire que j'envisageais de déménager à Paris, que j'envisageais de tout plaquer et continuer mes études là bas. Au final, ça aurait même été bénéfique pour moi vu le domaine de mes études. J'envisageais réellement de partir le rejoindre parce que je savais qu'il ne tiendrai pas longtemps la distance et qu'il se sentait seul là bas. Je savais qu'un jour ou l'autre, si cette situation de distance trainait, quelqu'un d'autre arriverait et ils me balaieraient tous les deux.

Mais c'était révélateur. Il y a peu de gens pour qui on est prêt à faire ce genre de choses, tout laisser : ses habitudes de vie, ses repères ancrés ; pour partir vers l'inconnu pour une seule personne parce qu'on considère qu'elle en vaut largement la peine. Ce que je veux dire par là, c'est que visiblement je ne suis pas cette personne pour toi. Visiblement tu le crois depuis très longtemps et moi aussi j'y ai cru. Mais force est de constater qu'on s'est trompé, que malgré toute la force qu'on met à le penser, et bien c'est faux. Je ne suis pas cette personne pour toi. Je ne suis pas une personne pour qui tu as envie de prendre des risques, pour qui tu as envie de te lancer que ça fonctionne ou pas. Ce n'est pas grave, tu sais. Rien n'est grave là dedans. Mais c'est important de le constater, d'en prendre conscience, et de le stopper.

Il faut le stopper parce que ça n’aboutira jamais à rien de concret. Tu sais, c'était chouette ces dix dernières années. Je ne sais pas si qui que ce soit d'extérieur peut comprendre ça. Mais, on a passé dix années à s'aimer, et se désaimer aussitôt qu'on était avec quelqu'un sérieusement. C'est étrange vu de l'extérieur mais c'était vraiment ça. Tu ne m'aimais pas quand tu étais avec Roxanne et Amandine. Je ne t'aimais pas non plus quand j'étais avec Alexis. Mais dès que l'on se retrouvait célibataire l'un et l'autre en même temps, on retentait forcément quelque chose, on retombait l'un dans les bras de l'autre naturellement. Comme si rien n'était vraiment terminé, en fait.

Avant que je vienne à Nancy, tu m'as dis ceci :  « La chose qui me fait peur, si tu viens, c'est que ça mette un terme à tout. J'ai peur qu'on attende ça depuis tellement longtemps, qu'une fois fait ça y mette un terme, en fait. Comme si on attendait ça depuis tellement longtemps, comme si on l'idéalisait tellement depuis des années, qu'une fois fait, en fait, on se rende compte que ça ne reposait plus que là dessus ». Et, finalement, une fois que j'étais là, tu m'en as reparlé, et tu m'as dis « Finalement, ça confirme ces dix dernières années, c'est juste génial ». Mais ça y a quand même mit un terme, d'une autre façon. Et si tu savais comme j'ai peur de te balancer tout ça. Je sais que tu penses la même chose et que tu n'oses pas non plus me le dire. Parce que, que c'est difficile de mettre un terme à tout ça. Que c'est difficile de se quitter, de tourner la page de ces dix dernières années. Que c'est difficile de dire stop. Tu imagines ? On se le dit, et pouf, c'est fini, voilà. C'est aussi simple et rapide que ça. On vit dix ans tourmentés ensemble, à se chercher, se perdre, se trouver, le tout bien mélangé, et puis un jour, on y met fin. Que c'est angoissant. Tu as la trouille de te lancer et j'ai la trouille de te dire que c'est terminé parce que tu as la trouille de te lancer. C'est quand même con, quand on y pense. 

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