(Balthazar - Bunker)
Elle était en vacances chez sa soeur, dans la capitale. Elle a toujours apprécié la capitale, elle y a aussi beaucoup de souvenirs.
Il avait prit son vendredi, alors il lui proposa de venir prendre le café chez lui, chez eux, dans son cocon d'amour, récemment refait à neuf avec ses goûts à lui, leur goûts à eux. Il lui fit visiter les lieux, des volumes et une décoration parfaites. C'étaient tout à fait ses goûts à elle aussi.
Ils parlèrent calmement, assis sur ce vaste canapé. Vaste, adjectif qui eu toute son importance. Pourquoi s'était-il assis si près d'elle ? Ils avaient pourtant été clairs à la fin du mois d'août: c'était terminé entre eux. Vaste canapé. Elle s'y était assise les fesses presque dans le vide, comme prête à partir à tout moment. Il s'est alors assis à moins d'un mètre d'elle, les fesses bien au fond de l'assise pour sa part, montrant bien plus de décontraction, de confiance. En apparence surement. Rien ne la choquait puisqu'elle avait l'habitude qu'ils soient proches. Les mauvaises habitudes sont difficiles à défaire de nos esprits. Il s'approcha, monta ses pieds sur l'assise qu'il glissa à moitié sous ses fesses. Il était alors un peu de profil, déséquilibré, un peu penché en avant, vers elle. A ce moment là, cette proximité lui fit réaliser qu'ils étaient trop proches, qu'il n'y avait rien de bon à cela, depuis le début de ce café. Elle resta forte, elle ne s'approcha pas d'un centimètre. C'était peut-être un test ? Allaient-ils résister ? Allaient-ils recommencer ?
Leur chemin se sépara une heure et demi plus tard, à l'entrée d'une bouche de métro.
Il ne s'était rien passé.