J'ai eu la trouille à la seconde où la porte du bus s'est fermée, quand le bus a démarré, que ça se passe mal, de m'être trompée sur le fait de venir, quand j'ai vu un panneau « Nancy - 40km », quand j'ai vu un panneau « CHU Brabois », quand je suis descendu du bus, quand j'ai pris le tramway à Brabois, quand je t'ai aperçu en descendant du tramway, en arrivant chez toi avec quinze personnes inconnues, quand tout le monde est parti.

J'était surexcité et morte de peur quand on s'est couchés l'un contre l'autre.

J'étais finalement bien, heureuse d'être là, débile.

C'est rare d'être débile avec quelqu'un. Ca montre une certaine légèreté, une certaine possibilité de relâchement. C'est symbolique d'une entente qui fonctionne bien, très bien. C'est significatif d'un bien être tout simplement.

J'avais la trouille parce que tu me rends vulnérable.

Je me fous que tu aies aimé. Je me fous d'avoir aimé. Je me fous de la route Nancy-Lyon et Lyon-Nancy. Je me fous de ce que d'autres pensent. Nancy est une jolie ville à découvrir. Lyon est une jolie ville à découvrir. Tes amis sont extras. Mes amis sont extras. Je me fous que tu aies un gros pénis pour mon vagin étroit. Je me fous d'avoir un vagin étroit pour ton gros pénis. Je me fous de tes groupies. Je me fous de mes groupies. Je me fous de ton parquet et de tes rideaux qui grincent. Tu aimes rire. J'aime rire. Tu aimes faire de la musique et chanter. J'aime faire de la musique et chanter. Je me fous d'écouter de la merde musicale de tant en temps et que ça te fasses saigner des oreilles. Je me fous de ta peur. Je me fous de ma peur. Je me fous de la peur. Je me fous de l'éventuelle fin et de la tronche qu'elle aurait. Je me fous de la place que j'ai actuellement. Je me fous de la place que j'ai eu pendant dix ans. Je me fous de ta place actuellement et de celle que t'as eu pendant dix ans. Je me fous de nos querelles passées. Je me fous de nos divergences passées. Je me fous du passé. Je me fous de mes problèmes parallèles et je me fous de tes problèmes parallèles. Tu aimes me voir. J'aime te voir. Tu ne me regardes pas comme une amie. Tu ne me regardes pas comme ta meilleure amie. Pas que. Je ne te regarde pas comme un ami, un meilleur ami. Pas que. Je me fous de tes conclusions souvent négatives sur nous au fil des années. Je me fous que tu n'aies peut être pas confiance en nous. Je me fous de tes inquiétudes et je me fous des miennes. Je me fous du temps qui passe. Tu me fais rire aux éclats et je te fais rire aux éclats. Tu imites très bien l'âne de Shrek. J'imite très bien le rongeur. Tu fais des pets de ventre absolument divins et je t'aime. Mon ventre est parfait pour tes pets. J'aime quand on est ivre. Je me fous du nombre de cigarettes que tu fumes et du nombre que je fume. J'aime faire l'amour avec toi. Tu aimes dire « bonjour » avec un accent au réveil et j'aime l'entendre. Tu as un gel douche pour bébé à cause d'allergies à la con. J'ai un gel douche intime au PH spécifique et des allergies à la con. Tu as un œil mal-voyant et j'ai des reins dysfonctionnant. Je me fous de tes problèmes de santé parce que je les combattrais avec toi. Je me fous de mes problèmes de santé parce que tu les combattrais avec moi. Tu as de l'ambition. J'ai de l'ambition. Tu as de très bons goûts en vin. Sache que j'aime particulièrement le Mouton Cadet, le Saint Joseph, le Côte-Rôtie et le Crozes-Hermitage. Tu aimes l'art sous toutes ses formes. Je le pratique aussi. Je me fous du temps que tu peux mettre à répondre. Je me fous du temps que je peux mettre à répondre. Je me fous qu'alors nos discussions durent des jours. Tu aimes danser. J'aime danser. Je me fous que cette discussion dure depuis dix ans. Je me fous des pervers narcissiques qui peuvent nous entourer à tous moments parce qu'on leur pète la gueule. Tu es courageux et je suis courageuse. Tu ne tiens pas en place sur une chaise plus de trois minutes et vingt-huit secondes. Et j'aime en rire. Je ne tiens pas en place chez moi à rien faire plus de dix minutes. Tu es fort. Je suis forte. Tu aimes créer. J'aime créer. Je parle trop et il faut en rire plutôt qu'en pleurer.